Jean GRADASSI
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France 1907 - 1989
Contemporary Art
JEAN GRADASSI est né à Antibes, le 8 avril 1907 et mort en avril 1989. Dès son plus jeune âge, il connaît déjà l’aventure, suivant son père, officier de carrière, dans de nombreuses garnisons de Métropole et d’Afrique du Nord.
Ce goût de voyages et de connaissances le pousse vers l’ observation du monde et le croquis et, à 18 ans, il contracte son premier engagement.
Il commence par l’Afrique du Nord, puis l’Afrique Noire, mais c’est surtout l’Asie qui l’attire. Il part donc pour l’Extrême-Orient et se fait affecter en Chine d’où il rapportera des souvenirs inoubliables (en particulier, la vie chinoise, extrêmement colorée, animée d’une multiplicité de métiers, d’artisanats et de personnages au nombre incalculable et typiques) qui le poussèrent à l’art de la miniature.
Revenu en France, il va pouvoir se consacrer entièrement à son Violon d’Ingres, l’illustration.
Passionné d’Histoire, il se spécialise dans cet art difficile, pour lequel l’étude des costumes civils et militaires, de l’architecture, du mobilier d’époque, sont une base indispensable à sa création artistique où chaque détail mérite d’être examiné à la loupe.
Après trente années de créations et d’illustrations d’art, avec une discipline monacale, il en est à soixante éditions illustrées, soit un total de plus de cent volumes, car une édition peut comporter de un à plusieurs volumes, (exemple: Rabelais, 5 volumes Shakespeare, 12 volumes).
Quand on sait avec quelle minutie et quel souci du détail, chaque architecture, chaque costume, chaque personnage sont mis au point et avec quelle « maestria » dans la couleur il parvient à faire vivre toutes ces scènes spirituelles et animées, on est transporté d’admiration pour son art.
Des centaines de gens se côtoient et s’affrontent sur un fond de maisons anciennes, de toutes époques que ce soit l’intérieur d’un château avec ses gentes dames et ses seigneurs, ou bien une place publique grouillant d’une foule disparate, ou encore un tournoi, une scène de bataille avec ses guerriers «pris sur le vif» out le Moyen Age revit grâce à son talent plus beau que dans nos rêves, coloré, grandiose et quelque fois aussi, malicieux et goguenard.
Ses différents éditeurs et la minutie de ses créations ont, la plupart du temps, amené Gradassi à travailler sur des surfaces relativement réduites: ornements de pages, lettres décorées, culs-de-lampe. En 1960, il fait la connaissance, à Nice, de l’éditeur Joseph Pardo des Éditions Sefer et c’est, depuis, une collaboration artistique merveilleuse qui nous a valu le Nostradamus, le Marco Polo, le Livre du Roy, autant de grandes éditions qui resteront comme des chefs-d’œuvre de la miniature et de l’enluminure.
Mais ces éditions de grand format, à tirage très limité, ne touchent qu’une faible partie de bibliophiles. L’éditeur décide alors de réduire le format, tout en conservant une très grande place à l’illustration; ainsi, Gradassi pourra donner la plénitude de son art, et sera apprécié par un plus grand nombre d’amateurs. La première de ces éditions de luxe en petit format fut les Œuvres de Rabelais en 5 volumes.
Gradassi, sous le nom d’artiste de Jehan De Génie, consacrera tout son talent à illustrer une magnifique double planche, une trentaine de hors-texte et de nombreuses lettrines de tête de chapitres, d’une manière fraîche, ironique et très en couleurs.
Puis, vinrent les Romans de la Table Ronde, également en 5 volumes, texte inédit de Joseph Pardo . Dans cette oeuvre, l’artiste communie pleinement avec l’auteur pour nous introduire dans le monde féérique de la Bretagne des druides, des mages et des héros légendaires, fidèles compagnons du roi Artus. Et avec les Chefs- d’œuvres de Shakespeare, en 12 volumes, Gradassi atteint le sommet dans l’art de la miniature. Lorsqu’on songe à la diversité des temps, des lieux, des costumes et des décors qui se manifeste dans le Théâtre de Shakespeare, on reste confondu par le talent de l’artiste. A détailler ces magnifiques grandes doubles planches, où se trouvent judicieusement réunies vingt-quatre pièces des plus célèbres, on se demande comment tant de variété a pu être exprimée sans nuire à l’harmonie de l’ensemble. L’illustration complète a demandé plus de six ans de labeur et de recherches à l’artiste pour mener son oeuvre à bien.
Actuellement, la maturité, le génie de l’artiste a créé un véritable chef-d’œuvre avec l’illustration des Contes de Boccace, le Décaméron. Sans sombrer dans la perversité ou la basse pornographie, qui n’étaient nullement l’intention de l’écrivain, Jean Gradassi a campé des scènes d’un pittoresque sans cesse renouvelé, pleines d’humour et de truculence et dont la délicate légèreté de certains déshabillés n’exclue pas la noblesse. Et, surtout, la beauté, la splendeur, l’illumination de ses coloris font de chaque illustration une oeuvre d’art véritable. La grande double planche de l’ouvrage, en particulier, restera dans l’art de l’illustration contemporaine un modèle de perfection et de beauté difficile à dépasser.
En récompense des services rendus pour le renom et la fierté de l'édition française, le Ministre des Affaires Culturelles a élevé Jean Gradassi "Le Miniaturiste" au grade de Chevalier de l'ordre National du Mérite, le 14 mai 1970. ...
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